Le mystère de l'homme au masque de fer suscite l'intérêt des passionnés et des historiens depuis le XVIIe siècle, et cette fascination perdure jusqu'à nos jours comme en témoigne le film de Di Caprio. Malgré les nombreuses théories, personne ne s'est rapproché de découvrir l'identité de ce personnage tragique, et les chances que cela se produise diminuent avec le temps.
Ce que l'on sait du prisonnier se limite aux rares détails des documents officiels français. Il a d'abord été arrêté en 1669 et emprisonné à Pignerol, une forteresse dans les Alpes françaises, et a ensuite été transféré aux Exilés puis à l'île de Sainte Marguerite. Lors de son déménagement des Exilés à Sainte Marguerite, on le voit porter un masque d'acier et lorsqu'il se rend à la Bastille, l'encombrant déguisement est remplacé par celui en velours noir.
De plus, le geôlier du prisonnier avait été strictement instruit par un ministre du gouvernement que le prisonnier ne devait communiquer avec personne, même verbalement, sinon il serait exécuté. Cela soulève la question de savoir pourquoi il a été maintenu en vie si les connaissances qu'il détenait étaient si dangereuses pour le roi et le gouvernement. Les historiens se sont également demandé pourquoi les gens s'inquiétaient de voir son visage, compte tenu de l'état primitif de la presse écrite à cette époque. Le mystère de l'homme au masque de fer est aussi mystérieux qu'il y a 300 ans.
Un fait particulier est que Saint Mars, le geôlier du prisonnier, a occupé ce poste depuis le premier jour de son emprisonnement jusqu'au moment de la mort du prisonnier en 1703.
Les suspects
Plusieurs personnes ont été soupçonnées d'être l'homme masqué :
Louis XIV
Il existe quelques théories sur l'identité du prisonnier masqué du roi de France. Une suggestion est que c'était le frère jumeau de Louis, né en dernier, mais conçu en premier. Sa véritable identité a été gardée secrète afin d'éviter tout problème de succession. Une autre théorie est qu'il était un frère aîné illégitime de Louis, né d'une liaison extraconjugale de la mère du roi. De plus, on pense qu'il aurait pu être un médecin présent à l'autopsie de Louis XIII, qui a découvert que le défunt roi était incapable de produire des enfants. Par conséquent, la véritable filiation du prisonnier aurait pu être gardée secrète afin d'éviter des troubles politiques.
Comte Antonio Matthioli
Antonio Matthioli a peut-être été le prisonnier, portant le masque pour la plus inutile des raisons : parce que c'était la chose à faire à la mode en Italie à l'époque.
Louis Oldendorff
Noble lorrain, Oldendorff était le chef de l'Ordre secret du Temple. Les règles de cette société ne leur permettraient pas de le remplacer de son vivant. Après sa mort, un autre homme a été obligé de porter le masque, maintenant ainsi l'illusion de l'emprisonnement d'Oldendorff et empêchant l'Ordre de choisir un nouveau chef.
Également suspecté d'être le prisonnier : Richard Cromwell ; le duc de Monmouth; Vivien de Bulonde
Une fille cachée de Louis XIII et d'Anne
Terrifié de ne pas avoir de fils, l'aîné Louis a peut-être caché sa fille nouveau-née et l'a remplacée par un petit garçon changeling. Lorsqu'elle découvrit son identité, Louis XIV (le changeling) la fit emprisonner.
Molière
Aussi aimé que le dramaturge l'était à la fois par le public français et par Louis XIV, Molière s'est fait de nombreux ennemis en raison de son manque de croyances religieuses et de son mépris pour l'establishment français. Il a particulièrement irrité la Compagnie du Saint-Sacrement, un groupe catholique fort et influent. La théorie s'ensuit que la mort de Molière a été mise en scène en 1673, le dramaturge devenant L'homme au masque de fer en guise de punition.
Nicolas Fouquet
Fouquet aurait été emprisonné pour avoir découvert des connaissances cachées selon lesquelles le Christ n'est pas mort sur la croix, mais a survécu, conduisant à une lignée secrète d'ancêtres directs.
On pense que la raison pour laquelle il n'a pas été simplement tué est qu'il avait un lien royal. Malgré les coups de poignard dans le dos de la politique française, malgré les gains qui pourraient être réalisés en révélant qui était ce prisonnier, malgré l'examen méthodique des dossiers, rien n'indique qui était le prisonnier. En fait, l'identité de l'homme au masque de fer est si bien cachée que certaines personnes doutent même qu'il ait jamais existé, estimant que la vision d'un tel personnage a été créée pour tenir en échec tout dissident au pouvoir du roi.